mardi 19 novembre 2024

~ HUMOUR ET BD ~

Dans le cadre de la réalisation de vignettes de BD, j’ai pu rencontrer de nombreux défis techniques et conceptuels, en travaillant avec les intelligences artificielles DALL-E et ChatGPT. Il est vrai que l’IA, de manière générale, montre des possibilités intéressantes. Toutefois, sa mise en oeuvre dans un projet de BD, où sont nécessaires les notions complexes d’humour et d’ironie, a révélé plusieurs défis et limites.
En effet, le maniement de l’humour et de l’ironie nécessitent une bonne compréhension du contexte et des nuances linguistiques, là où l’IA manque encore de précision. Par exemple, l’IA a généré des images, qui ne tenaient pas vraiment en compte des subtilités de mon texte. Les tentatives de second degré ou d’ironie étaient mal interprétées ou tout simplement ignorées, l’IA étant incapable de lire entre les lignes. Cela m’a parfois donné des résultats absurdes ou comiques, mais involontairement, et jamais dans le sens souhaité. L’utilisation de personnage emblématique ou de références cutlurelles, comme la ressemblance avec un robot inspiré du président Macron s’est aussi heurtée aux limites de l’IA, qui refusait de reproduire certaines invites, m’obligeant à revoir mes attentes. De plus, malgré mes invites précises, le texte généré pour les bulles par l’IA était incohérent, contenant des erreurs gramaticales ou un jargon absurde, comme s’il s’agissait d’une langue incompréhensible... Il est aussi arrivé que les bulles de dialogue soient attribuées à des objets inanimés, comme le grille-pain ou l’avion, au lieu du personnage principal de la BD. Ces problèmes m’ont contraint à faire de la post-édition manuelle, notamment en retouchant les textes. L’absence de cohérence dans le monologue du personnage m’a poussé à réécrire toutes les phrases pour maintenir la compréhension. Malgré mes efforts, le résultat final est resté en deçà de mes attentes, ajouté au fait que le texte ajouté manuellement s’intégrait mal visuellement, créant un effet disparate entre les images et le texte.
Le rendu final de la BD, bien qu'intéressant d’un point de vue expérimental, ne m’a pas pleinement satisfait. Outre les incohérences de style graphique entre les vignettes – qui faisaient changer l’apparence du personnage de manière aléatoire – les limitations de l’IA ont altéré la fluidité narrative que je souhaitais. Chaque vignette semblait isolée dans son propre univers visuel, sans continuité réelle, ce qui nuisait à l’immersion. En résumé, même si certaines images étaient réussies individuellement, l’ensemble ne correspondait pas à l’unité esthétique attendue pour une BD. Si je devais donner des conseils à des personnes qui envisageaient de se lancer dans la création de BD avec l’IA, je leur recommanderai de garder des invites simples et directs, pour que l’IA comprenne, en évitant trop de détails humoristiques ou ironiques dans la même invite, étant donné qu’elle n’est pas capable de gérer plusieurs couches d’interprétation. Il faut avoir un peu de temps devant soi, surtout pour la post-édition où il sera sans doute nécessaire de retravailler les dialogues, les bulles et peut-être même les images. De ce fait, disposer de logiciels de retouche d’image est peut-être une bonne idée. Je leur recommanderai de travailler vignette par vignette, afin de mieux contrôller la cohérence visuelle et narrative. Enfin, il faut être prêt à revoir ses idées de départs ou à les adapter aux capacités de l’outil, car l’IA a du mal à reproduire des styles spécifiques ou de respecter certaines références culturelles. En conclusion, cette expérience a été enrichissante pour comprendre les capacités et les limites des outils d’IA dans un processus créatif. Toutefois, elle m’a aussi montré que l’IA, malgré ses promesses, reste pour l’instant un outil d’assistance plus qu’un créateur autonome, nécessitant toujours une intervention humaine pour affiner et ajuster le produit final. Orlane
Pour réaliser cette mini-BD, j’ai donc demandé à l'IA générative d’images de ChatGPT, de m’imaginer un personnage venant d’un animé qui est « Inazuma Eleven » et qui reprend le caractère sombre du personnage principal de la série « YOU ». Lors de mon travail, j’ai trouvé certaines limites à l’IA lors de créations d’images en BD. J’ai notamment voulu réaliser une fin plutôt triste et j’ai demandé la mort d’un personnage et ChatGPT n’accepte pas la génération d’images tristes et violentes. Il a cependant su réaliser les émotions et la sensation de « rêve » comme souhaité. Il y a cependant un aspect que ChatGPT n’a pas réussi à générer et où il y a eu la nécessité d’un travail post-édition qui est le texte. ChatGPT n’a jamais réussi à me donner des images avec un texte français parfait, il y’a toujours des mélanges de lettres donnant des mots qui n’ont aucun sens, il a donc fallu rattraper les bulles de texte pour avoir un sens. Globalement sur les images, je suis très satisfait de la génération, elles font vraiment bien BD, cependant il est dommage que nous ne puissions pas réaliser de BD avec des ambitions un peu sombres et que l'on doive rester dans des intentions joyeuses. Mais dans la réalisation d’images en instantané, le travail est déjà d’une très bonne qualité. Lucas

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