samedi 19 décembre 2020

UN VOYAGE VERS L’INTÉRIEUR DE NOUMÉA

Bonjour à tous, 

Aujourd'hui je vais vous parler des langues et des cultures de Nouméa. J'espère que vous apprécierez cette expérience autant que moi au cœur de Nouméa. 

Voyons cela ! 

LANGUES ET CULTURES

Plusieurs langues sont parlées à Nouméa. Mon binôme ne parle que français parce que, comme elle me l'a dit, ce sont principalement les kanaks qui parlent d’autre langues. Il existe environ 28 dialectes. Peu de gens parlent ces langues et elles se transmettent généralement par la parole et par la tradition entre familles et tribus kanakes. Mais certaines, sont enseignées au collège voire au lycée ; c’est le cas notamment de deux dialectes beaucoup parlés qui sont le drehu et le nengone.

Ainsi, on voit que ce sont principalement les kanaks qui parlent ces langues parce qu’elles sont un peu comme leur langues maternelles. Peu de personnes qui ne sont pas mélanésiennes parlent leur langue. De plus, même si certaines langues sont enseignées au collège ou au lycée ce n’est généralement qu’une option et donc peu d'élèves la prennent.

À mon avis, il existe un sorte de « discrimination linguistique » entre les langues kanakes et le français. Le français se réduit à une fonction instrumentale et on se défend qu’il soit également le vecteur de la culture française. Cependant, les langues kanakes sont tolérées comme une manifestation de la culture mais elles manquent de fonction didactique. Il y a beaucoup de différentes conceptions en ce qui concerne les conceptions de langue dans leur rapport à la culture, à la société, le rôle qu’elles jouent dans le développement, dans la réussite scolaire…

Que les langues soient kanakes ou non, elles doivent avoir la même importance et être enseignées de la même manière, et ne doivent pas faire l'objet de discrimination de la part des langues majoritaires ou des locuteurs « racistes ». Toutes les langues ont la même importance et doivent être enseignées de la même façon. Comment pourrait-on valoriser et désirer parler une langue si elle est cantonnée ?

En plus, par rapport à la religion celle-ci joue un rôle important dans la société calédonienne. Près des deux tiers des habitants sont catholiques, dont principalement des descendants d'Européens, des Kanaks et des Polynésiens. On dénombre aussi des musulmans, généralement d'origine indonésienne ou kabyle, des mormons, des bouddhistes et bien plus.

ASPECTS LINGUISTIQUES ET CULTURES DU CONTE

La fable « La leçon du Bénitier » se déroule dans un environnement maritime où deux frères pêchent sur un récif. Cependant, l'aîné reprend la totalité de ce que le plus jeune a attrapé. Le petit, énervé de l'acte du plus grand, lui joue un mauvais tour en lui faisant mettre l'orteil dans un bénitier  « pour le pêcher ». Le frère aîné a été pris au piège tandis-ce que le jeune frère a commencé à chanter pour que la mer se lève. Celui-ci le supplie de l’aider, mais le cadet continue d’invoquer les vagues jusqu’à ce que la mer arrive sous son nez. L'aîné l'implore et lui a dit qu'il ne volera plus jamais, alors le jeune frère le libère en enfonçant un pieu dans le bénitier. La morale pourrait être que l’« on a toujours besoin d’un plus petit que soi ! ».

Comme on peut le voir, il y a des aspects culturels liés à la culture kanake. Le principal aspect que nous soulignons est le chant en drehu : « Fenufenua kelo ma nusi wa kalekale ti te hia » par lequel l'eau montait toujours. De plus, l'histoire se développe dans un environnement où la culture et la langue kanake sont très présentes, c'est-à-dire qu'elles sont propres et remarquables du lieu dans lequel l'histoire se développe : La Nouvelle-Calédonie par exemple.

En ce qui concerne les aspects linguistiques, concentrons-nous sur la phonétique. Nous le constatons dans les tableaux suivants :

   Table 1 : voyelles 

Table 1 : voyelles 


            Si l'on compare le drehu et le français, on observe qu'il n'y a pas autant de voyelles que la langue française, ni autant de prononciations différentes du français. Si l'on compare le drehu au valencien, ce dernier n'a pas autant de combinaisons possibles que le drehu, et encore moins avec le français. Des trois langues, on peut dire que le système vocalique français est le plus varié et le plus complet en matière de phonologie et phonétique.

               Table 2 : consonnes 

Table 2 : consonnes 


            
Si nous analysons certains mots de l'histoire « La leçon du Bénitier », nous pouvons voir comment la prononciation et l'écriture sont différentes ; et comment elle présente des caractéristiques similaires à celles d'autres langues, comme cela peut être le cas du grec dans certains sons.Comme le montre le tableau 2, si nous connaissons la phonétique et l'orthographe du français, nous pouvons constater que le français contient plus de graphèmes que le drehu. Le drehu est une langue riche en soi, mais si on la compare avec d'autres, comme c'est le cas du français, le français gagne en termes d'orthographe. Contrairement au valencien, dont les graphèmes sont similaires en quantité à ceux de drehu, mais pas en prononciation. La similitude que l'on peut trouver entre la phonétique du drehu et celle du valencien est que le p (b) est bilabial pour les deux, bien que ce cas en valencien soit plus particulier puisqu'il a ses propres règles phonologiques.

Par exemple, « tha », « tho » serait fricatif dentaire car il se prononce comme « θa, θo ». Il est similaire au grec Θάνατος, qui se prononce de la même manière θa (Thanatos).

Par ailleurs, on peut également observer dans le mot « hane » la h est un phonème glottal qui correspond au « j » puisqu'il se prononce « jane » Nous pourrions le relier au mot hippie qui a la même prononciation, c'est-à-dire le h = j. Cependant, en français comme en italien, le h au début du mot ne sonne pas. En conséquence, ce phonème est différent en drehu et en français.

L'une des caractéristiques communes entre le français et le drehu est la liaison. Dans ce syntagme en drehu « tit e hia » la liaison se fait en le prononçant : tite hia. On pourrait le relier à cette expression française qui fait aussi la liaison : « C’est-à-dire ».

Comme les langues sont curieuses, n'est-ce pas ? Ils présentent de nombreuses similitudes et différences entre eux. GrÂce à cette expérience que j'ai beaucoup apprécié, j'ai réellement eu envie d'apprendre le drehu ! 

À bientôt !

Lara Micó García. 

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